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CAN PARTERE
18 mars 2024

PRÉSENTATION

CAN PARTERA (couramment nommé en français CAN PARTERE) est un hameau situé dans les Pyrénées-Orientales sur la route départementale 115 qui va de LE BOULOU jusqu'à PRATS DE MOLLÓ - LA PRESTE et qui suit le fleuve LE TECH. Ce hameau est situé sur le territoire de la commune d'ARLES-SUR-TECH. Il est contigu au lieu-dit EL PAS DEL LLOP (LE PAS DU LOUP). Pendant les années 1960, le propriétaire de nombreux terrains de ce territoire, Augustin Coste, décida de diviser en parcelles ses vergers de pommiers et noisetiers pour créer trois lotissements d'une vingtaine de maisons chacun. La population du quartier s'accrut ainsi considérablement pour atteindre environ 200 habitants.

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 LE BLOG COMPTE 2 PAGES

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L'ORIGINE DU NOM

L'origine du nom PARTERA n'est pas connue avec certitude. Ce nom est probablement d'origine catalane puisque le territoire des Pyrénées-Orientales fait partie de la Catalogne malgré le Traité des Pyrénées de 1659 qui déplaça la frontière vers le sud, divisant ainsi la Catalogne en deux parties. Ce mot signifie en catalan 'femme en couches' et se prononce PARTÉRE. Can Partera signifie "chez Partera". En castillan, una partera est une sage-femme.  Il n'est pas rare que les Catalans utilisent des expressions provenant du castillan.  Une sage-femme aurait-elle habité dans le hameau qui, à partir de ce moment, aurait été désigné par «Can Partera», c'est-à-dire «chez la sage-femme»? 

Dans son livre "Toponymie historique de Catalunya Nord", Lluís Basseda avance l'explication suivante:

Can Partera: hameau important ayant gardé le nom de la ferme primitive, nom d'un possesseur, "Partera".

Ce patronyme peut venir d'un sobriquet (Cat, "Partera" = qui vient d'accoucher, du lat "Parturia"), ou d'un lieu-dit ("Peretera" = plantation de poiriers, du lat. "Pira", Cat. "Pera").

La ferme est indiquée par la prép. Can (contraction de Casa..en = chez). Nombreuses autres fermes dans la région d'Arles avec ce mode catalan de dénomination: Can Pallarí, Can Gall, Can Sorra, Can Truja, Can Balent, etc.


Pas del Llop: Lat. Passus = pas, passage, défilé + Lupus = loup.  Nom anecdotique ou symbolique donné à ce défilé sauvage du Tech et au gué du chemin de St-Llorenç de Cerdans.

La tradition veut que des propriétaires de la maison qui se trouve en face de la nouvelle école se nommaient "Partera". Cette hypothèse est peu vraissemblable parce qu'on ne retrouve pas ce patronyme dans les registres civils ou paroissiaux.

Cette appellation apparaît pour la première fois dans le recensement de la population arlésienne de 1841.  Plus tard, en 1882, dans le registre des propriétés bâties, François Romeu était  propriétaire à "Can Parterre" d'une maison au Grau de las Bastias.

Sur le plan le plus ancien qui nous a été transmis, dit plan Napoléon, et qui date des années 1830, le hameau portait le nom de "Grau de las Bestis".  Un "grau" est un passage étroit dans une montagne.  Et en effet, en allant d'Arles vers Prats, la montagne est très abrupte à l'entrée de Can Partera et il a fallu aménager un passage dans le rocher.

 

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La maison "Can Partera"

L'AUBERGE «LE RELAIS DU VALLESPIR»

 

 

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En entrant dans le hameau de Can Partere en direction de Prats, on remarque une première résidence sur le côté gauche avec une niche destinée à accueillir la statue d'un Saint sur sa façade.  Il s'agit de LA LÉZARDIÈRE.  Ce bâtiment a été construit au tout début du XXè siècle sur l'emplacement d'un ancien oratoire.  La niche dans la façade aurait été aménagée pour remplacer l'oratoire détruit.  Elle abritait à l'origine "la Moreneta", Vierge de Montserrat avec le dessin de la montagne sacrée en fond de décor.  Cette statue est disparue lors d'un changement de propriétaire de cette maison.  Un peu plus loin se trouve l'ancienne auberge "Le Relais du Vallespir" qui a accueilli des voyageurs jusque vers 1995.  Il s'agit du bâtiment à façade blanche. Juste avant l'auberge se trouve l'ancienne écurie (le bâtiment en pierres apparentes) qui accueillait les chevaux et mulets des clients de l'auberge.  Des anneaux fixés au mur témoignaient encore récemment de la vocation de ce bâtiment.  Ils ont maintenant été retirés.

Aller de Perpignan jusqu'au haut canton, particulièrement aux thermes de La Presta, d'une seule traite aurait été trop pénible.  L'auberge permettait de faire ce trajet par étapes. Pendant les années 1930-40, elle était tenue par "la Catherine" (en Catalan, on ajoute l'article "el" ou "la" devant le prénom des personnes).  C'est le père de la Catherine qui avait fait construire l'auberge, à la même époque que la Lézardière.  La Catherine tenait un café, un restaurant et accueillait des pensionnaires.  Elle servait le lapin désossé.  C'était sa spécialité.  Tous les dimanches, les fermiers du secteur se réunissaient à l'auberge pour jouer aux cartes en buvant un coup de rouge­. 

La clientèle était nombreuse, autant en été avec les touristes que pendant le reste de l'année alors qu'un va et vient incessant de marchandises (espadrilles, produits de la forêt et des champs) entre le Haut-Vallespir et la plaine transitait par Can Partere.

La Catherine avait trois soeurs, l'une d'elles avait hérité de la maison attenante à l'auberge.  Comme elle avait déménagé à Elne, elle la louera à la municipalité pour en faire la première école de Can Partere

Les deux autres soeurs de la Catherine habitaient non loin de là.  Justine Delclos demeurait dans la maison suivante et Marie Figueres (veuve en premières noces d'Alphonse Malet) celle qui est tout près de la passerelle. Tous ces bàtiments datent du début du XXè siècle.

Le texte qui suit, d'une carte postale, témoigne de l'activité de cette auberge du temps de 'la Catherine'. 

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On peut apercevoir la Catherine sur la photo publiée sous le titre «le petit train du Haut-Vallespir». Cette photo avait été prise à l'arrêt du train, presque en face l'auberge.

 

 

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l'enfant: Jeanot Labadie, à droite: la Catherine 

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 En août 1980, Mme Sainte Marie qui tenait l'auberge a remis ce document à M. Mélique, client de l'auberge

 

LES ÉCOLES DE CAN PARTERA

 

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La partie droite du bâtiment était l'école du Riberal.  La partie gauche l'auberge "Relais du Vallespir".  On distingue sur la route les rails du tramway. Photo prise en août 1933 avec Jean Labadie 

 

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Devant la cour de l'école du Ribéral (l'école est à gauche et au fond le Clot d'en Guardia) après la désaffection de l'école et son occupation par une famille:: Laurette Moli, Yvan Moli et Josy Moli

 

IMG_0007Photo du groupe d'écoliers de  l'ancienne école du Ribéral vers 1937

en haut: François Moly (les Terrades), Joseph Solé (Falgas), Henri Carreras, Michel Coste (Can Partera), René Moly, Michel Sarrat (la Teularia), Antoine Payrau (Can Riberou)

milieu: Rose Borrat (la Casassa), Justine Payrau (Can Riberou), Aline ? (les Terrades), Germaine Moly (les Terrades), Denise Fite (la Palma), Marie Payrau (Can Riberou), Noelle Boix (Can Partera), Marie Moly, Simone Borrat (la Casassa), Henriette Solé (Falgas), l'institutrice Rose Gatoune

en bas assis: Pierre Virgili (el Pas del Llop), René Ribes (el Pas del Llop), Come Borrat (la Casassa), Pierre Guillaumas (la Ria), Pierre Majester (el Pas del Llop), Marcel Virgili (el Pas del Llop), Joseph Puigmal (Can Paillari), Isidore Guillaumas (la Ria)

sur le vélo: Hubert Llense (Can Partera) et derrière lui son frère: Georges

étaient absents: Rose Solé, Pierre Sugner (el Ripoll), Marguerite Sugner (el Ripoll)

 

 

Jusqu'au début du XXè siècle, pour aller à l'école il fallait se rendre jusqu'en Arles à pied et parcourir ainsi une distance de plus de 6 km quand on habitait au Pas du Loup et un peu moins pour les autres. Il en était ainsi pour Firmin Ala, père de René, actuel propriétaire du mas d'en Camps, qui était né le 13 octobre 1897 et qui habitait la maison de cantonnier située au croisement de la route de St-Laurent et de celle du Ventous.  Afin d'éviter aux enfants cette corvée, le conseil municipal décida en 1908 de créer une école à Can Partera.  Elle portera le nom d'Ecole du Riberal et elle jouxtait l'Auberge "Le Relais du Vallespir", dans le hameau. Sa cour de récréation est maintenant devenue le jardin de la maison d'habitation qui a fait place à l'école.  Au rez de chaussée se trouvait la salle de classe et au premier étage le logement de l'instituteur.

En 1937, une nouvelle école fut construite, en face de la passerelle sur Le Tech. Elle accueillit des élèves jusqu'au début des années 1960. Elle est encore propriété de la commune d'Arles-sur-Tech et sert d'habitation à une famille. La salle de classe se trouvait à l'arrière tandis que la partie avant constituait le logement de l'enseignant.

Avec la généralisation du transport des élèves en autobus, l'école ferma et les élèves furent à nouveau scolarisés en Arles.

 

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Les écoliers vers 1947: en haut, de gauche à droite: Jacqueline Sugner (mas Ripoll), Roger Virgili (Pas du Loup), Lucien Sunyer (Can Casot), Pierre Roca (el Clot d'en Guardia), Robert Boix (Ca La Monica, café Can Rousta à Can Partere), Louis Comajoan (l'olivette), Laurette Moli Peronne (la Casassa), Pierre Borrat (la Casassa); en bas: Pierrette Marcé (la Casassa), Josette Guillaumas (Ria), Maurice Delmau (Pas du Loup), André Moly (Moli d'en Camps), Marcel Comajoan (l'Olivette), Hélène Casso (Pas du Loup), Hélène Coste (Can Partere)

 

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LA PASSERELLE AU-DESSUS DU TECH

 

Le 11 juillet 1908, le Conseil Municipal d'Arles adoptait la décision suivante:

Attendu:

1. que les enfants qui fréquentent avec assiduité l'école du Ribéral nouvellement créée sont tenus de parcourir un trajet considérable pour se rendre à la dite école;

2. que la population de la rive droite du Tech souffre considérablement de cet état de choses, émet l'avis qu'il est urgent d'établir une passerelle sur le Tech offrant toute sécurité à la vaillante population dite du Ribéral.

3. accepte les offres faites à la commune par M. Ecoiffier, propriétaire de la passerelle métallique du quai Vauban à Perpignan.

4. charge M. Vidal, agent voyer assisté de M. le Maire et les membres de la commission des travaux publics d'étudier l'emplacement de la dite passerelle  et son raccordement de la rive droite avec la route nationale 115.

5. s'engage à verser à M. Ecoiffier la somme de mille cent francs pour prix de la passerelle.

6. charge M. Vidal de toutes les opérations techniques pour le démontage et la mise en place et le prie d'activer les travaux pour que la dite passerelle soit placée dans le plus bref délai possible.

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C'est ainsi que la première passerelle fut installée au profit des enfants qui habitaient les mas de la rive droite.  Sa structure était en métal et le tablier en poutres de bois.

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Photo prise sur l'ancienne passerelle, au fond la propriété Julia

Elle resta en place jusqu'à la crue d'octobre 1940 qui l'emporta.

Rapidement, et malgré la guerre, le conseil municipal demanda de l'aide pour reconstruire les passerelles emportées. Il demanda particulièrement à l'Etat de pouvoir utiliser les rails de la voie ferrée emportée maintenant devenus inutiles pour construire des passerelles provisoires. Comme les mois passaient sans résultats, le Maire envoya la note officielle suivante le 8 juin 1941 à l'ingénieur responsable des services de la voirie:

Les habitants de Can Partere et les fermiers de la rive droite du Tech ont employé leur dimanche à établir la 4è passerelle sur la rivière.  On m'a demandé, à plusieurs reprises, si la commune se déciderait un jour à aider ses administrés tributaires de la dite passerelle; ils sont très nombreux; parmi eux il y a une vingtaine d'écoliers qui sont obligés de venir au hameau par un détour du Pas du Loup......   de toutes façons il importe d'activer ce travail si nous voulons éviter des réclamations dont le ton montera vite.

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 On aperçoit sur la photo ci-bas une des passerelles provisoires qui furent construites pendant les années 1940.  On peut voir qu'elle s'appuyait sur le lit du Tech en deux endroits par des poteaux en bois.  Evidemment, à la moindre crue, ces passerelles étaient emportées et il fallait recommencer.  

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Au début des années 1950, la passerelle actuelle fut jetée sur le Tech et elle permet aux véhicules légers de traverser le cours d'eau.  Contrairement aux précédentes qui étaient destinées à l'usage des personnes et des mulets, celle-ci permet le passage de véhicules. Pendant sa construction, M. Galofré qui habitait l'Olivette sur la rive gauche et qui possédait aussi la Casenova sur la rive droite s'inquiéta en voyant l'étroitesse de la structure métallique qu'on était en train de monter, de ne pouvoir y circuler avec son fourgon. En effet,  il devait traverser régulièrement la rivière avec ce véhicule. Mais le Maire et le conseil municipal de l'époque, soucieux de donner de bons services à tous les quartiers, y compris aux quartiers éloignés du centre ville, avait prévu de rendre ce pont carrossable aux véhicules de moins de 3 tonnes. Des poutres métalliques furent soudées en travers de la structure. Le tablier de ciment précontraint repose sur ces poutres et il mesure 2,5 mètres de large avec 2 trottoirs de 50 cm.

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